9 astuces imparables pour écrire un dialogue percutant
Le dialogue est une étape incontournable du roman. Il donne corps aux personnages, insuffle du rythme et de la vie au récit. Bien conçu, il peut faire décoller votre histoire. Mais le rédiger demande du travail et de la technique. Alors, comment écrire un dialogue dans un livre ? Découvrez 9 astuces imparables pour devenir un crack en la matière.
1. Écrivez des dialogues faisant avancer l’histoire
Le dialogue est un moment important dans l’histoire. Plus léger sur la forme, plus vivant. Il est agréable à lire et à écrire. Mais pour fonctionner, il doit aussi être utile au récit.
Plusieurs raisons peuvent justifier la création d’un dialogue. En voici quelques-unes :
- changer de rythme après une longue séquence descriptive ;
- insuffler de la vie dans le roman ;
- transmettre des informations capitales ;
- renforcer l’attachement aux protagonistes ;
- donner un aperçu des relations entre individus ;
- étoffer vos personnages.
Examinons ce dernier point en détail.
2. Développez vos personnages
Les dialogues donnent vie aux personnages. Leur manière de parler en dira beaucoup sur leur âge, leur origine, leur milieu social, leur métier, leur caractère, leurs préoccupations, leurs aspirations, etc.
Pour écrire des dialogues au top, travaillez les trois éléments suivants :
- Le contenu des propos – Par exemple, un optimiste ne fera pas les mêmes réflexions qu’un pessimiste. Un esprit fantaisiste inventera des théories absurdes, contrairement à un cerveau logique. Etc.
- La façon dont une personne s’adresse aux autres – Un enfant n’aura pas la retenue d’un adulte et pourra faire des remarques incongrues. Un individu irrespectueux aura tendance à rudoyer ses interlocuteurs. Etc.
- Le vocabulaire (lexique, tics linguistiques, niveau de langue) – Développez la terminologie propre au protagoniste ou à son groupe d’appartenance. Par exemple, les adolescents utilisent un langage particulier. Un étranger pourrait faire des fautes de français récurrentes. Chaque métier possède des termes spécifiques. Etc.
3. Soyez aussi réaliste que possible
Les dialogues donnent vie à nos personnages et insufflent du dynamisme au récit. Pour fonctionner, ils doivent être aussi naturels que possible.
Pour y parvenir, respectez les trois règles suivantes :
- Variez la longueur des répliques. Dans la réalité, il est rare que nous ayons tous le même temps de parole. Cette règle s’applique également aux dialogues romanesques.
- Évitez les monologues, souvent trop artificiels. Il vaut mieux distiller les informations importantes dans la conversation.
- Faites des pauses. Elles sont courantes dans la vie. Dans un livre, elles donnent du rythme, ajoutent de l’intensité à la discussion et de la profondeur aux protagonistes.
4. Faites vivre les personnages
Un bon dialogue s’ancre dans le réel pour aider le lecteur à se projeter dans la scène. Vous avez pris le temps de créer vos personnages ? C’est le moment de leur donner corps.
Décrivez leurs réactions non verbales. En montrant leurs émotions, vous n’aurez pas à les expliquer. Par exemple, un individu peut écarquiller les yeux ou laisser tomber un objet sous le coup de la surprise. Un autre peut blêmir de peur, une troisième rougir de honte, etc.
Décrivez aussi les actions des protagonistes pour rendre la scène plus visuelle. Imaginons un dialogue qui se déroule dans une cuisine : les héros peuvent tour à tour préparer à manger, boire un verre, dîner, faire la vaisselle, la ranger, etc.
À noter – Les émotions des personnages s’expriment aussi dans les répliques. Pour cela, utilisez les signes de ponctuation. Sans modération.
5. Donnez du contexte
Vous voulez écrire un dialogue vivant ? Replacez-le dans son environnement. Pour cela, commencez par décrire les lieux, l’ambiance et les individus présents. Ensuite, laissez-les exister pendant que les personnages principaux discutent.
Par exemple, si la scène se déroule dans un restaurant, parlez des clients et des employés, de leur comportement et de leurs interactions. Elle se passe dans le métro ? Les protagonistes pourraient se faire bousculer à l’heure de pointe, avoir peur d’un voyageur louche dans une rame déserte, etc.
À noter – Vous pouvez décrire l’environnement en adoptant un regard extérieur, ou prendre le point de vue d’un personnage. Dans ce cas, la scène qu’il observe sera analysée en fonction de son propre tempérament et suscitera des réactions spécifiques.
6. Limitez les incises
Une incise est une proposition, souvent brève, insérée dans une autre. Il en existe une multitude : « remarqua-t-elle », « s’exclama-t-il », « chuchota-t-elle », etc.
Dans un dialogue, les incises guident le lecteur :
- elles rappellent qui parle, surtout dans les discussions longues ou faisant intervenir plusieurs personnages ;
- elles transmettent une foule d’informations complémentaires (ton, émotions, etc.).
Les incises sont donc utiles, mais évitez d’en abuser. Elles alourdissent le récit et peuvent rebuter. Cherchez plutôt d’autres façons de baliser le dialogue, en décrivant par exemple la réaction d’un protagoniste avant sa réplique.
Évitez | Préférez |
---|---|
— Que se passe-t-il ? demanda-t-elle. — Je suis crevé, répondit-il d’un air las. — Tu n’es pas malade, au moins ? demanda-t-elle, inquiète. — Non, j’ai juste fait une insomnie la nuit dernière, dit-il. | — Que se passe-t-il ? demanda-t-elle. Il s’affala sur le canapé. — Je suis crevé. Elle se précipita vers lui. — Tu n’es pas malade, au moins ? — Non, j’ai juste fait une insomnie la nuit dernière. |
À noter – Ne vous limitez pas aux incises les plus neutres (« dit-il » et « répondit-elle »). De manière générale, les répétitions alourdissent la lecture, donc variez les incises.
7. Concentrez-vous sur l’essentiel
Un dialogue bien écrit doit être réaliste, mais non exhaustif.
Quand nous parlons, nous ponctuons souvent nos propos de mots ou expressions inutiles (« euh », « tu vois », « en gros », etc.). Il nous arrive aussi de sauter du coq à l’âne, et nous laissons beaucoup de phrases en suspens. Ne reproduisez pas ces mauvaises habitudes dans votre roman. Éliminez les tics propres au langage oral pour gagner en fluidité. Vos dialogues seront beaucoup plus faciles à lire.
De même, dans la vie, nos interactions sociales commencent et se terminent par des formules banales : « Bonjour », « Allo », « Comment vas-tu ? », « Au revoir », « À bientôt », etc. Bien qu’indispensables dans nos échanges, ces phrases n’ont pas leur place dans un livre. Elles alourdissent le texte et lassent le lecteur.
8. Soyez créatif dans la conception du dialogue
Supprimer le superflu vous offrira une grande liberté créative. Vous pouvez commencer et mettre fin au dialogue quand vous le souhaitez, en vous appuyant sur le contexte pour compléter le récit.
Je vous conseille de ne pas débuter le dialogue trop tôt. Nous venons de le voir : il faut éliminer les formules de politesse. Profitez-en pour enlever aussi les banalités et démarrez l’échange peu de temps avant le point central.
De même, ne confondez pas scène d’exposition et dialogue. Vous voulez le resituer dans son contexte ? Ne le faites pas dans une longue réplique où l’un des personnages rappelle à l’autre ce qu’il s’est passé. Travaillez plutôt le texte qui précède.
Vous souhaitez mettre fin au dialogue ? Là encore, soyez inventif :
- Utilisez une formule brève qui résume la suite des événements. Par exemple : « Ils se dirent adieu, conscients de ne jamais se revoir ».
- Imaginez une interruption extérieure (appel téléphonique, nouvel arrivant, etc.).
- Terminez le chapitre par la même occasion. En finissant le dialogue de cette façon, vous pouvez créer du suspense et donner envie au lecteur de poursuivre sans attendre.
9. Relisez le dialogue à voix haute
Votre dialogue est terminé ? Bravo ! Maintenant, relisez-le à voix haute pour voir s’il fonctionne. Vous pouvez aussi le jouer, pour vous assurer que les gestes des personnages sont cohérents avec leurs propos et leurs émotions.
Un passage vous chiffonne ? Retravaillez le contexte et les répliques, jusqu’à obtenir complète satisfaction.
Écrire un dialogue, ce qu’il faut retenir
Vous connaissez maintenant 9 astuces imparables pour écrire un dialogue qui déchire :
- rédigez des dialogues faisant avancer l’histoire ;
- développez vos personnages ;
- soyez aussi réaliste que possible ;
- faites vivre les protagonistes ;
- donnez du contexte ;
- limitez les incises ;
- concentrez-vous sur l’essentiel ;
- soyez créatif dans sa conception ;
- relisez-le à voix haute.
Suivez ces conseils à la lettre, en particulier si vous débutez votre roman avec une conversation. Les dialogues placés en incipit sont périlleux et doivent être travaillés méticuleusement.
Et pour compléter votre technique, apprenez à écrire une description et à construire les chapitres de votre roman.