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Écrire un livre

Comment corriger son livre ? 5 étapes clés

Vous écrivez un roman ? Votre premier jet est terminé ? Il est temps de le laisser reposer avant d’attaquer la suite : les révisions. Ce travail est incontournable pour proposer un ouvrage de qualité aux lecteurs, et pour vous distinguer auprès des éditeurs. Mais comment corriger son livre ? Voici les 5 étapes clés d’une correction bien menée.

1. Vérifier la cohérence du récit

Pour corriger un livre, commencez par vérifier la cohérence de votre récit. Pour cela, soyez attentif à tous les aspects de l’histoire.

Les personnages

Leur caractère, leurs goûts, leur passé, leurs idéaux, leurs pensées, doivent être cohérents tout au long du récit.

Par exemple :

  • un peureux et un courageux réagiront différemment face à une situation stressante ;
  • un allergique au lactose ne fera pas d’orgie de fromage (à moins d’un miracle) ;
  • des ennemis ne deviendront pas amis du jour au lendemain ;
  • un événement marquant de l’enfance du héros ne doit pas être déplacé à son adolescence à un autre moment de l’histoire ;
  • etc.

Soignez les détails concernant les protagonistes et les liens qu’ils entretiennent. Ainsi, vous les rendrez crédibles.

Les péripéties

Dans chaque roman, les héros vivent une série d’événements qui contribuent à leur quête. Pour que le récit fonctionne, il faut que ces événements s’enchaînent dans un ordre logique, notamment du point de vue temporel.

Dans un polar, les enquêteurs résolvent le crime initial grâce aux indices récoltés et aux témoins interrogés. Dans un souci de cohérence, ces différents éléments doivent amener les uns aux autres, et ils ne peuvent être exploités avant d’avoir été découverts.

L’évolution des personnages

Les péripéties impactent les personnages. Elles les font réagir, changer, grandir. Veillez à la cohérence de cette évolution.

Votre héros vit un événement dramatique (perte d’un proche, accident grave, etc.) ? Il en sera probablement traumatisé, il lui faudra du temps pour s’en remettre. Cela doit se ressentir dans son état d’esprit et ses comportements ultérieurs.

Un personnage découvre un indice crucial pour l’élucidation d’un meurtre ? Il a de bonnes raisons de se réjouir. Cela pourrait même lui valoir une récompense… à vous d’imaginer laquelle.

2. Traquer les fautes de langue

Après le fond, place à la forme. Les fautes de langue sont vos ennemies, décimez-les sans pitié.

Traquez les erreurs les plus courantes :

  • majuscules manquantes ou non accentuées ;
  • oubli des pluriels ;
  • orthographe des mots composés ;
  • confusions entre « a » et « à », « se » et « ce », « la », « l’a » et « là » ;
  • terminaisons en « -é » et « -er » ;
  • incohérence dans les temps employés ;
  • etc.

Pour vous aider, n’hésitez pas à utiliser un dictionnaire et un Bescherelle. Si vous préférez les outils en ligne, je vous recommande le site du Larousse et L’OBS pour la conjugaison.

3. Éliminer les répétitions

Les répétitions alourdissent le récit. Or, nous en faisons beaucoup sans nous en apercevoir. Ce constat m’a sauté aux yeux lorsque j’ai corrigé mon premier roman. À la relecture, j’ai remarqué que chaque chapitre contenait quelques mots répétés. Comme s’ils m’étaient naturellement venus à la rédaction, avant d’être remplacés par d’autres le lendemain. J’ai donc retravaillé les passages concernés.

Il existe plusieurs façons d’éliminer les répétitions : employer des synonymes, reformuler, couper les paragraphes trop lourds… L’essentiel est de varier le vocabulaire, vos lecteurs apprécieront.

4. Inspecter la typographie

Un livre finalisé doit respecter les règles de typographie. Elles garantissent la lisibilité du texte, et permettent au lecteur de se focaliser sur le fond du récit.

Pour rappel, voici les principales règles à connaître :

  • Les mots étrangers et les titres d’œuvres (ouvrages, films, chansons, etc.) doivent apparaître en italique.
  • Les mots désignant les habitants d’un pays prennent une majuscule (les Français). S’ils sont utilisés comme des adjectifs ou évoquent une langue, on met une minuscule (les coutumes françaises, je parle français).
  • Dans un dialogue, le premier mot d’une incise ne prend pas de majuscule, même s’il suit un point d’interrogation ou un point d’exclamation (— Comment vas-tu ? demanda-t-elle.).
  • « Etc. » est toujours suivi d’un point, pas de points de suspension.
  • Les signes de ponctuation simples (virgule, point. points de suspension…) prennent une espace après, mais aucune avant.
  • Les signes de ponctuation doubles (point d’exclamation ! point d’interrogation ? point-virgule ; deux points : tiret – pourcentage %) prennent une espace avant et une après.
  • Les guillemets français « … » prennent une espace avant, une après, et des espaces insécables à l’intérieur.
  • Les parenthèses (), les crochets [], les accolades {} et les guillemets anglais “…” prennent une espace avant, une après, mais pas d’espace à l’intérieur.

NB. En typographie, « espace » est un mot féminin.

5. Revoir la correction

La dernière étape consiste à relire votre livre en entier pour vérifier qu’il ne reste plus de coquilles. À ce stade, elles devraient être peu nombreuses, compte tenu des corrections effectuées précédemment. Mais vous n’êtes pas à l’abri d’un oubli.

Vous pourriez aussi avoir introduit des erreurs en révisant votre texte. Par exemple, en éliminant les répétitions. Les synonymes n’ont pas toujours la même signification en fonction du contexte, donc le remplacement d’un mot par un autre peut changer le sens d’une phrase. Ce type de faute peut passer inaperçu pendant la correction, mais il vous sautera aux yeux en phase de relecture.

NB. Avant d’effectuer ce travail de révision, je vous conseille de laisser reposer votre texte pendant quelques jours. De cette façon, vous le reprendrez avec un regard neuf, et vous repérerez plus facilement d’éventuelles erreurs.

Utiliser un logiciel pour corriger son livre

Corriger un roman est un travail long et minutieux. Pour vous aider, n’hésitez pas à utiliser un logiciel de correction.

Logiciel de correction professionnel

Les deux plus connus sont Le Robert Correcteur et Antidote. Pour une centaine d’euros (respectivement 99 € et 119 €), ils vous rendront d’inestimables services. En effet, ces logiciels :

  • repèrent toutes les erreurs présentes dans le texte ;
  • suggèrent des corrections possibles ;
  • vous laissent libre de les accepter ou non.

Ce mode de fonctionnement vous garantit d’effectuer toutes les révisions nécessaires. Vous pouvez aussi refuser de modifier ce qu’il considère comme des « fautes », mais qui n’en sont peut-être pas. C’est notamment le cas pour certaines figures de style telles que l’anaphore, qu’il traite comme de simples répétitions alors qu’elles relèvent d’un choix linguistique.

Dernier avantage : en achetant ce type de logiciel, vous payez une seule fois pour une utilisation illimitée. Cet investissement est donc idéal pour les auteurs professionnels.

Correcteur de livre gratuit

Il existe également des outils gratuits, disponibles en ligne. Leur fonctionnement est simple : vous collez le texte à inspecter, l’outil l’analyse, puis il vous suggère des modifications.

Ces outils sont faciles à utiliser, et souvent plus puissants que les correcteurs intégrés aux logiciels d’écriture. Mais ils présentent un inconvénient majeur : ils n’acceptent qu’un nombre limité de caractères. Ainsi, ils sont commodes pour corriger des textes courts, mais ils ne suffisent pas pour réviser un roman complet.

Je vous déconseille donc de vous en contenter.

Faire appel à un correcteur pour corriger son livre

Pour vous aider, vous pouvez aussi faire appel à un tiers. Deux options s’offrent alors à vous : engager un correcteur professionnel, ou demander l’assistance d’un proche.

Membre de votre entourage

Recourir à l’assistance d’un proche est le meilleur moyen de faire corriger son manuscrit gratuitement. Dans ce cas, choisissez une personne :

  • bienveillante ;
  • qui n’a jamais lu votre ouvrage (ne confiez pas cette tâche aux bêta-lecteurs) ;
  • si possible, habituée à ce type de travail ou ayant des compétences littéraires avérées (professeur, rédacteur professionnel, etc.).

En portant un regard neuf sur votre livre, il vous aidera à identifier les erreurs qui vous auraient échappé. En revanche, il sera limité par ses propres connaissances.

Correcteur professionnel

Contrairement à vos proches, les correcteurs professionnels sont qualifiés pour effectuer le travail attendu. Leur retour est donc plus complet et approfondi.

Néanmoins, leur expertise a un prix : les tarifs des correcteurs s’élèvent à plusieurs centaines d’euros. Mon premier roman compte environ 84 500 mots. Par curiosité, j’ai cherché combien me coûterait ce service. Voici les montants obtenus :

  • Pour une correction simple (orthographe, grammaire, syntaxe, typographie, coquilles) : de 529 € à 1859 €.
  • Pour une correction approfondie (incluant une analyse du style) : de 795 € à 2113 €.

Comme vous pouvez le constater, ces tarifs sont plutôt élevés. Par conséquent, cette solution n’est pas accessible à toutes les bourses.

Comment articuler corrections et bêta-lecture ?

Dans l’article sur la bêta-lecture, je vous conseillais d’utiliser vos bêta-lecteurs pour obtenir un avis sur les aspects structurels et stylistiques de votre ouvrage. Pour que leurs retours soient constructifs, il faut que votre texte soit finalisé sur le fond. Vous devez donc vérifier la cohérence du récit (étape 1) avant de le leur envoyer.

Si vous corrigez le manuscrit vous-même, vous avez ensuite deux possibilités :

  1. Effectuer une révision complète avant de transmettre votre livre aux bêta-lecteurs – C’est nécessaire si vous avez tendance à faire beaucoup de fautes. Un texte truffé d’erreurs les gênera, leurs retours pourraient s’en ressentir.
  2. Corriger la langue pendant qu’ils découvrent votre roman – De cette façon, vous gagnez du temps.

Personnellement, j’ai choisi un mix de ces deux stratégies. J’ai d’abord effectué une révision complète en m’appuyant uniquement sur mes compétences en la matière, puis j’ai corrigé mon ouvrage avec Antidote pendant que mes bêta-lecteurs œuvraient. Ils ont ainsi reçu un texte de bonne qualité, et j’ai aussi gagné du temps.

Si vous faites appel à un tiers, la question ne se pose pas : vous devez finaliser votre roman avant de le lui envoyer. Il doit donc intervenir après la bêta-lecture.

En résumé

Vous connaissez désormais les 5 étapes clés d’une correction bien menée :

  1. vérifier la cohérence du récit ;
  2. traquer les fautes de langue ;
  3. éliminer les répétitions ;
  4. inspecter la typographie ;
  5. laisser reposer puis revoir l’ensemble.

Après avoir effectué ce travail vous-même, n’hésitez pas à utiliser un logiciel adapté, ou offrez-vous les services d’un professionnel. Ils sont d’une grande aide pour corriger son livre.

Vous passerez ensuite à l’édition de votre roman. Pour vivre cette étape sereinement, découvrez comment protéger votre manuscrit avant de publier votre ouvrage.

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