Comment publier un livre ? Les 3 types d’édition
Le monde de l’édition est vaste et souvent obscur. Les auteurs débutants peinent à s’y retrouver, de nombreuses questions les agitent. Comment publier un livre ? Quels sont les différents types d’édition ? Faut-il payer pour publier un livre ? Pour vous aider à y voir plus clair, examinons les 3 types d’édition en détail.
1. Publier un livre en maison d’édition traditionnelle
L’édition traditionnelle, ou édition à compte d’éditeur, est probablement la plus connue. Le principe est simple : vous cédez vos droits à une maison, qui s’engage à exploiter votre livre.
Avant la parution du roman
L’éditeur prépare l’ouvrage en vue de la parution. Pour commencer, il peut vous suggérer des corrections (sur le fond et la forme) : ce sont les corrections éditoriales. Elles visent à améliorer le texte en éliminant les incohérences ou les faiblesses de style, et représentent une occasion de progresser.
L’éditeur se charge ensuite d’effectuer les corrections restantes (orthographe, typographie), il envoie la demande de numéro ISBN pour le livre, puis il élabore la maquette et la couverture.
Bien entendu, ces étapes se font avec vous. L’éditeur vous soumet les modifications envisagées, la première et la quatrième de couverture, et vous validez le bon à tirer (la dernière version du manuscrit) avant le départ en impression.
Après la parution du roman
L’éditeur pilote l’impression et la diffusion de votre ouvrage, dans les librairies physiques et en ligne. Il gère également les réimpressions (je vous souhaite que cela vous arrive !), et s’occupe des invendus.
Votre maison d’édition effectue aussi la promotion du livre :
- annonce de sa sortie, par articles ou communiqués de presse ;
- organisation de séances de dédicace, en librairies ou lors de salons, avec prise en charge des frais de transport et d’hébergement (si nécessaire) ;
- création de concours ou d’événements autour du roman.
Coûts et rémunération de l’auteur
En choisissant d’être publié par un éditeur traditionnel, vous ne déboursez rien. En revanche, vous gagnez de l’argent par deux mécanismes : l’à-valoir et les droits d’auteur.
À la signature du contrat d’édition, l’éditeur peut vous verser un à-valoir. Cette somme constitue une avance sur les ventes. Elle est ensuite déduite de vos revenus ultérieurs.
En qualité d’écrivain, vous touchez également des droits d’auteur. Ils représentent généralement 6 % à 14 % du prix public HT de votre livre. L’éditeur garde le reste pour rémunérer le travail effectué sur votre ouvrage.
NB. Trouver un éditeur pour publier un livre demande du temps (minimum quatre à six mois) et de l’énergie. Pour vous aider dans cette étape, découvrez comment vous faire repérer par un éditeur.
2. Autoéditer son livre
L’autoédition est l’inverse de l’édition traditionnelle : l’écrivain conserve les droits d’exploitation de son manuscrit et s’occupe de tout.
Avant la parution du livre
Choisir d’éditer son livre soi-même est une grande aventure. Elle commence dès la préparation du roman. En effet, l’écrivain doit :
- relire et corriger le texte ;
- élaborer la maquette ;
- effectuer une demande de numéro ISBN auprès de l’AFNIL ;
- déposer l’ouvrage à la BNF ;
- préparer la première et la quatrième de couverture.
Ce travail est titanesque ! Surtout quand on ne possède pas toutes les compétences requises. Je vous conseille donc de vous former pour ces différentes tâches, ou d’avoir recours à des professionnels (correcteurs, graphistes spécialisés, etc.).
Après la parution du livre
La publication du roman est à votre charge. Pour cela, vous avez deux options :
- publier un livre en ligne grâce à des plateformes comme KDP (Amazon), Kobo, BoD, Bookelis, etc. ;
- démarcher les libraires pour qu’ils mettent l’ouvrage en rayon.
Le démarchage rapporte peu au regard du temps et des efforts investis. À l’inverse, passer par des plateformes ouvre de belles perspectives. En fonction de la prestation choisie, les lecteurs pourront :
- acheter le roman en version numérique (sur Internet) ;
- commander un exemplaire papier (en ligne ou sur une borne en librairie), si vous optez pour l’impression à la demande.
La promotion de l’ouvrage est aussi à votre charge. Vous devez donc faire votre autopromotion sur les réseaux, planifier les séances de dédicaces en salons ou en librairies, vous inscrire à des prix littéraires, organiser des événements, etc.
Coûts et rémunération de l’auteur
L’autoédition a un certain coût financier. En effet, le romancier doit payer :
- les prestataires engagés dans la préparation du manuscrit ;
- la plateforme choisie pour la publication ;
- les exemplaires destinés au démarchage des libraires ;
- les déplacements lors des séances de dédicaces ;
- etc.
Le coût total de l’opération dépend du nombre de tâches que vous déléguez, du tarif de chaque prestataire et de vos exigences. Mais vous pouvez autoéditer votre livre pour quelques centaines d’euros si vous en faites beaucoup vous-même, et si vous optez pour les plateformes.
En contrepartie, vos revenus d’auteur sont plus élevés qu’avec l’édition traditionnelle. Vous touchez le prix de vente HT minoré des commissions diverses, soit 50 % à 70 % du montant (rémunération variable en fonction du prestataire).
Prestataires d’autoédition
L’autoédition prend du temps et de l’énergie. Pour soutenir les romanciers autoédités, des prestataires comme Librinova proposent d’effectuer certaines tâches à leur place (demande d’ISBN, maquette, couverture, etc.).
Le coût du service dépend des prestations choisies, mais il reste très raisonnable au regard du temps économisé. Cette solution est donc avantageuse pour les auteurs désirant simplifier le processus, ou pour ceux qui cherchent un accompagnement.
3. Choisir l’édition de livre à compte d’auteur
L’édition à compte d’auteur est souvent confondue avec l’édition traditionnelle. À tort. Dans ce cas de figure, l’éditeur vous demande de l’argent pour assurer la préparation de votre livre. Le contrat signé concerne donc une prestation de service. Ce n’est pas un contrat d’édition classique.
Avant la parution de l’ouvrage
La promesse des maisons d’édition à compte d’auteur est alléchante :
- ils vous répondent en deux ou trois semaines après soumission du manuscrit ;
- vous avez toutes les chances d’être publié.
Et c’est vrai. Quand ils existent, les comités de lecture ne sont pas sélectifs, tous les ouvrages sont donc éligibles. Mais cette accessibilité s’accompagne de contreparties moins alléchantes.
En effet, l’éditeur assure un service réduit : il prépare la maquette du roman, fait la demande de numéro ISBN, imprime la quantité d’exemplaires prévue au contrat, puis les envoie à l’écrivain. Et c’est tout.
Après la parution de l’ouvrage
En général, la prestation s’arrête quand vous recevez les romans. Il vous appartient ensuite d’en assurer la diffusion et la promotion, comme dans le cas de l’autoédition.
Mais attention !
Dans ce mode d’édition, vous disposez uniquement des exemplaires fabriqués par l’éditeur, le livre n’est pas en vente sur Internet. Les lecteurs ne peuvent donc pas acheter la version numérique, et il n’est pas disponible en impression à la demande. Quelques acteurs comme Édilivre proposent ces services, mais ils restent peu visibles. Ainsi, les possibilités de diffusion de votre ouvrage sont limitées.
Coûts et rémunération de l’écrivain
Si vous optez pour ce mode d’édition, vous toucherez de 10 % à 30 % du prix de vente public HT. Et vous aurez la possibilité de racheter les invendus à un prix avantageux.
Mais faites très attention si vous choisissez l’édition à compte d’auteur. Internet regorge de romanciers floués par des prestataires peu scrupuleux, qui ont facturé leurs services plusieurs milliers d’euros (3 000 € en moyenne) pour un résultat décevant. Il faut faire le tri.
En plus, comme nous l’avons vu, la diffusion est limitée. Publier son livre à compte d’auteur est donc intéressant pour ceux qui rêvent d’éditer un livre personnel. Mais comparez avant de vous lancer : l’autoédition peut vous rendre le même service à moindre coût.
En résumé
Vous savez maintenant comment faire pour publier un livre. Il n’existe pas de bonne ou de mauvaise solution, le choix du type d’édition dépend de vos attentes et de vos contraintes. Dans tous les cas, soumettez votre texte à des bêta-lecteurs pour l’améliorer. Et pensez à protéger votre livre avant de le diffuser.