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Écrire un livre

Comment utiliser les registres de langue dans votre roman ?

Vous écrivez un livre ? Vous avez entendu parler des registres de langues, mais le concept est encore flou ? Les niveaux de langage donnent du caractère à vos personnages et à votre récit. Vous devez donc les choisir avec soin. Mais comment utiliser les registres de langues dans un roman ? Pour tout savoir sur le sujet, suivez le guide.

Les niveaux de langage, de quoi s’agit-il ?

Un niveau de langage correspond à la façon dont un individu s’exprime. Il en existe quatre, du plus trivial au plus soutenu.

Ils se différencient par :

  • le respect accordé aux règles de langue ;
  • la complexité de la syntaxe ;
  • la richesse du lexique employé ;
  • la qualité de l’expression qui en résulte.

Dans un roman, les registres de langue contribuent à la construction des personnages. Ils donnent des informations sur eux (milieu social, niveau d’éducation, etc.), et doivent être pensés avec soin.

Pour savoir comment les utiliser, commençons par les étudier de près.

Le registre populaire

Le registre populaire est le langage de la rue. Il peut être imagé et fleuri (« je crève de trouille », « j’ai la dalle »). Ceux qui l’emploient se moquent de la bienséance et ne respectent pas les règles de langue.

Ce langage accepte toutes les déformations possibles : anglicismes (« loser », « cool », « scoop », « cash »), termes impropres ou péjoratifs, erreurs de conjugaison, contractions de déterminants et de prépositions, remplacements de sons, etc.

On retrouve aussi tout un panel de mots vulgaires, crus, à connotation sexuelle, ou carrément insultants (« je chie dans mon froc », « tu me casses les couilles »). Ce vocabulaire sert souvent à choquer, et peut faire passer celui qui l’utilise pour un individu peu fréquentable.

Le registre populaire est également celui de l’argot (« à donf », « keum », « louf », « seum », etc.). Il est employé par un groupe qui partage une culture spécifique, dans un milieu et à une époque donnés.

À noter – L’argot vieillit mal. Ainsi, les termes en vogue dans les années 80 semblent aujourd’hui bien démodés. Cette idée est très bien illustrée dans l’article de Cairn.info sur l’évolution de l’argot.

Le registre familier

Le registre familier est celui de l’oral. On l’utilise au quotidien, avec des personnes qu’on connaît bien et qui appartiennent à notre communauté sociale (famille, amis, collègues, camarades de classe, etc.). En revanche, ce langage est inapproprié s’il existe un lien hiérarchique entre les interlocuteurs.

Ce registre évite la grossièreté et respecte globalement les règles de langue. Mais il sait aussi se passer de formalisme. Pour simplifier la langue, il emploie :

  • des interjections (« ah ! », « bah », « ouch ! », etc.) ;
  • des abréviations (« t’as vu ? », « t’y arriveras jamais ») ;
  • des anglicismes.

Il remplace « cela » et « nous » par « ça » et « on », et omet volontiers les négations (« je sais pas », « j’aime pas », « j’en ai aucune idée »).

Le registre courant

Le registre courant est celui qu’on emploie au quotidien, dans des situations formelles auxquelles on attache de l’importance. Il est notamment utilisé dans les relations hiérarchiques, avec des inconnus, en rendez-vous (médical, administratif, etc.) et dans les médias.

Ce langage est standardisé et facilement intelligible. Les phrases sont simples, le vocabulaire basique. Il évite les termes propres aux registres populaire et familier, et fuit les mots trop savants.

À noter – Le langage courant peut emprunter certains termes à la langue anglaise. C’est surtout le cas dans certains milieux professionnels, où l’utilisation d’anglicismes (« business », « timing », « deadline », etc.) est un signe d’intégration.

Le registre soutenu ou littéraire

Le registre soutenu est plus raffiné que le langage courant. On le reconnaît dans les éléments suivants :

  • des phrases longues ;
  • une syntaxe travaillée ;
  • des mots plus rares (« abhorrer », « isthme », « dithyrambique ») ;
  • des figures de style élaborées ;
  • des formes verbales peu usitées (passé simple, plus-que-parfait du subjonctif).

Ce langage est principalement tourné vers l’écrit. Il peut néanmoins être employé à l’oral par des individus issus d’un milieu aisé ou dotés d’un certain niveau d’instruction, même si peu de personnes s’expriment encore ainsi.

Attention – Utilisez ce registre avec précaution dans votre narration. En effet, on attendra de vous une parfaite maîtrise de la langue.

Utiliser les registres de langue dans votre roman

Les registres de langue donnent des informations sur ceux qui les emploient. Ils contribuent donc à la création des protagonistes et doivent figurer dans les fiches personnage.

Dans chaque fiche, définissez précisément la façon dont l’individu s’exprime (surtout si vous lui attribuez un langage marqué). Notez ses tics (contractions, expression récurrente…), et listez son vocabulaire habituel (argot, jargon professionnel, etc.).

Ensuite, servez-vous des différents registres pour donner vie aux personnages dans les dialogues. Vous aiderez le lecteur à identifier facilement celui qui parle et, dans certains cas, vous pourrez ainsi vous passer d’incise.

Vous souhaitez donner un ton particulier à votre ouvrage ? Utilisez un niveau de langage spécifique dans la narration. Choisissez par exemple le registre du héros pour rédiger l’intégralité du texte, comme dans le jouissif Mamie Luger de Benoît Philippon.

À noter – Restez subtils dans l’emploi des registres de langue. Si vous en faites trop, les dialogues perdront en naturel, la narration s’alourdira, et vous risquez de lasser (voire de rebuter) le lecteur.

En résumé

Vous pouvez jouer avec quatre registres de langue. Ils donnent tous une coloration particulière au récit ou au personnage qui l’emploie, donc variez-les pour enrichir votre roman et régaler vos lecteurs.

Pour compléter votre technique, découvrez comment écrire une description et comment susciter l’émotion. Et si vous avez des suggestions, n’hésitez pas à laisser un commentaire.

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