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Écrire un livre

Comment écrire un épilogue de roman percutant ?

De nombreux livres contiennent des épilogues. En général, ils font leur petit effet. Mais à quoi cela tient-il ? Qu’est-ce qui fait un bon épilogue ? Comment en rédiger un vous-même ? Si ces questions vous turlupinent, bienvenue sur Book Korner ! Dans cet article, nous allons décortiquer cette forme particulière d’excipit. Vous saurez ainsi comment écrire un épilogue de roman percutant.

Qu’est-ce qu’un épilogue ?

L’épilogue en quelques mots

Littéralement, épilogue signifie « mots supplémentaires » ajoutés à un propos. Il est né dans les discours classiques de la Grèce Antique. Il a ensuite évolué jusqu’à devenir un petit texte en vers prononcé à la fin d’une pièce de théâtre par un acteur, en vue de saluer le public et de réclamer des applaudissements.

Épilogue et excipit

L’excipit est constitué des dernières lignes d’un ouvrage. Il s’oppose à l’incipit, qui désigne le début d’une œuvre. Il existe deux formes d’excipit :

  • une phrase puissante, qui termine le livre ;
  • un épilogue, qui se détache de l’intrigue principale tout en la concluant.

L’épilogue est un chapitre à part entière, qui vient après l’histoire. Il l’achève en apportant des informations complémentaires ou un point de vue original. Des éléments qui peuvent conduire à réinterpréter le récit, ou appeler une suite.

L’épilogue s’oppose au prologue, un chapitre introductif qui sert à présenter les personnages, des événements antérieurs ou l’univers du roman. Et ce avant que l’histoire elle-même ne commence.

Ce que l’épilogue de roman n’est pas

L’épilogue est souvent confondu avec un dénouement, une chute, une conclusion, une postface ou une morale. Voyons comment il s’en distingue.

Le dénouement est l’action qui dénoue une œuvre. Autrement dit, son issue. Il fait donc partie intégrante du récit et doit avoir lieu avant l’épilogue.

La chute est une phrase ou un paragraphe qui termine l’histoire en créant la surprise ou en apportant un nouvel éclairage. L’épilogue peut comporter une chute, mais il ne peut être réduit à cela. De la même façon, l’épilogue est plus qu’une simple conclusion.

La postface est un texte placé à la fin du livre par son auteur ou par un contributeur. Il est généralement utilisé pour émettre une explication, un commentaire ou un avertissement. Il n’a donc pas vocation à conclure le récit, contrairement à l’épilogue.

L’épilogue, enfin, n’est pas une morale, cette notion renvoyant aux règles en vigueur dans une société humaine.

À quoi sert l’épilogue de roman ?

L’épilogue ne s’improvise pas. Il doit être pensé en amont de l’écriture, et justifié par un motif précis. Voici quelques situations qui peuvent appeler un épilogue.

Raconter ce qu’il advient des personnages

À la fin du récit, tous les arcs narratifs sont clos. Le lecteur sait donc comment l’histoire se termine pour chaque personnage. L’épilogue (qui vient après) peut alors servir à donner des nouvelles des protagonistes.

Dans ce cas, l’épilogue peut contenir des informations concernant :

  • leur (nouveau) lieu de vie ;
  • leur mode de vie ;
  • leur entourage ;
  • leur état d’esprit ;
  • les actes accomplis depuis la fin du récit ;
  • etc.

Prenons l’exemple du célèbre roman de Dumas, Les trois mousquetaires. L’histoire s’achève sur l’exécution de Milady, dans le Nord. Vient ensuite la conclusion : D’Artagnan reçoit un brevet de lieutenance dans les mousquetaires, remis par le cardinal de Richelieu en récompense de sa bravoure. Pour finir, l’épilogue nous apprend ce que les personnages deviennent un an plus tard, après la capitulation de La Rochelle : Porthos a démissionné pour épouser une riche veuve ; Aramis est entré dans les ordres à Nancy ; Athos est resté sous le commandement de D’Artagnan qui s’est enfin battu avec Rochefort.

Donner un nouvel éclairage à l’histoire

L’épilogue peut aussi servir à donner un nouvel angle de lecture.

Pour cela, vous pouvez notamment :

  • Changer de point de vue, en particulier dans le cas d’une narration interne. Vous apporterez ainsi des informations dont le premier narrateur ne disposait pas. Le récit s’en trouvera complété et enrichi.
  • Amener le lecteur à reconsidérer l’histoire, en livrant des indications qui en modifient la compréhension.

Pour illustrer cette deuxième idée, citons l’excellent Usual Suspects de Bryan Singer. Le film suit l’interrogatoire d’un petit escroc nommé Verbal Kint. Il raconte à l’agent Kujan l’enchaînement des faits ayant conduit à un massacre. Un massacre, lié au célèbre criminel Keyser Söze, auquel il a survécu. À la fin, après le départ de Verbal Kint, Kujan reçoit un fax sur lequel figure le portrait-robot de Keyser Söze. Un document qui change tout.

Suggérer une suite

L’épilogue peut également laisser entendre qu’il y aura une suite.

Dans la saga Agatha Raisin, l’héroïne se retrouve dans une situation inédite à la fin de chaque livre. Ces actions se déroulent dans la continuité de l’histoire, et concernent sa vie privée :

  • rendez-vous galant avec un nouveau soupirant (apparu au cours du récit) ;
  • retrouvailles avec son ex-mari (qu’elle a vainement tenté d’appeler en marge de l’enquête) ;
  • etc.

En procédant ainsi, la romancière crée une attente, qu’elle satisfait dans le livre d’après. Les volumes s’enchaînent alors en suivant un ordre chronologique.

L’épilogue peut également présenter une situation incongrue ayant lieu longtemps après l’histoire. Dans ce cas, le lecteur va se demander comment le héros en est arrivé là. Et l’auteur lui donnera la réponse dans un autre tome.

Derniers conseils pour écrire un épilogue percutant

L’épilogue est le dernier élément que le lecteur aura sous les yeux. Le dernier souvenir qu’il conservera de votre livre. Vous devez donc le soigner. Et éviter d’aller trop loin, au risque de décevoir votre lectorat.

Pour réussir l’exercice, gardez ces éléments en tête :

  • Il doit apporter quelque chose au récit. Pour être certain de son utilité, réfléchissez-y avant de passer à l’écriture.
  • En général, l’épilogue est assez court (une dizaine de pages). Planifiez-en chaque détail.
  • Il doit rester cohérent avec ce qui précède. Ne vous embarquez pas dans des situations farfelues ou trop éloignées de l’histoire.
  • Veillez à conserver le ton du livre. Par exemple, si votre récit est humoristique, évitez d’ajouter un épilogue dramatique. On doit retrouver votre univers.

En résumé

Vous savez désormais comment écrire un épilogue de roman percutant. Bien utilisé, il vous permettra de surprendre votre lecteur jusqu’à la fin, et lui donnera envie de revenir.

Pour compléter le sujet, découvrez comment écrire un bon prologue pour votre roman. Et n’hésitez pas à laisser un commentaire si vous avez aimé cet article.

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