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Comment surmonter le syndrome de la page blanche ?

Tout auteur connaît un jour ce moment difficile : l’ordinateur est allumé, vous vous préparez à écrire, et vous bloquez. Vous avez soudain l’esprit vide, l’imagination au point mort, les mots ne viennent pas. Ce phénomène porte un nom : la leucosélophobie, ou syndrome de la page blanche. Cette angoisse peut devenir vraiment paralysante, mais il existe des moyens pour s’en sortir. Alors, comment surmonter le syndrome de la page blanche ? Mes conseils dans cet article.

Connaître le syndrome de la page blanche

Mon expérience du writer’s block

L’angoisse de la page blanche affecte tous les écrivains. On a prévu de travailler un passage, mais les mots sont bloqués. Les idées ne viennent pas. Cette paralysie est très frustrante, d’autant qu’elle peut s’installer dans le temps.

J’y ai été confrontée récemment. Je me préparais à rédiger un chapitre important de mon roman : la première visite des héros à l’identité judiciaire. Je voulais qu’il soit parfait ! À l’issue de ce passage clé, le lecteur devait avoir une idée précise :

  • de l’ambiance de travail ;
  • du tempérament des personnages ;
  • des rapports qu’ils entretiennent.

J’avais donc beaucoup à faire. Des descriptions claires, et des dialogues du tonnerre. Je me suis installée, j’ai ouvert mon fichier, et j’ai été incapable d’écrire.

D’où vient le syndrome de la page blanche ?

Si vous vivez cette expérience, prenez du recul. Cherchez ce qui crée le blocage. Voici quelques causes très fréquentes :

  • Le perfectionnisme – Vous voulez rédiger le texte parfait dès le premier jet, donc vous placez la barre très haut (là, c’était clairement mon cas).
  • La peur – Vous craigniez d’échouer, de ne pas terminer votre œuvre. Le jugement de vos proches et du public vous effraie.
  • Un manque de confiance en vous – Vous avez peur de ne pas être à la hauteur, vous redoutez de ne pas égaler les autres écrivains.
  • Votre environnement – Vous êtes régulièrement distrait par le bruit, votre téléphone, vos soucis, la fatigue, vos obligations, etc.

Vous vous reconnaissez dans ces cas ? Voici quelques pistes pour en sortir.

Comment chasser l’angoisse de la page blanche ?

Obligez-vous à écrire

Ce conseil peut vous étonner, et pourtant. Écrire est souvent la meilleure arme contre le writer’s block. Oubliez vos craintes ou votre ambition, ne cherchez pas à rédiger le texte parfait. Notez vos idées, sans vous préoccuper de la formulation ou de la structure. Vous peaufinerez votre travail plus tard. Pour l’instant, vous essayez juste de libérer votre plume.

Cette méthode fonctionne à merveille. Je l’utilise régulièrement dans mon quotidien d’auteure-rédactrice-maman perfectionniste et fatiguée. Quand les mots se font désirer, j’écris ce qui vient. Puis, je reprends le texte à tête reposée. Je le structure et je l’enrichis. De cette façon, je ne perds pas d’idées.

Sautez des chapitres

Malgré tous vos efforts, vous ne parvenez pas à écrire un mot ? Rédigez un autre passage de votre livre. Une partie plus facile, ou plus inspirante. Cela vous redonnera confiance et motivation. Vous reviendrez au chapitre difficile dans un second temps.

« Il n’y a pas de bonne écriture, seulement une bonne réécriture. »

Robert Graves (romancier et poète britannique)

Faites un plan

La panne d’écriture peut venir d’un manque de préparation. Être provoquée par un esprit confus. Dans ce cas, organisez vos idées. Créez un plan de votre ouvrage, ou simplement du passage sur lequel vous travaillez. Schématisez l’enchaînement des événements, les interactions entre personnages, etc.

Vous pouvez aussi dessiner une carte. C’est une astuce que j’ai expérimentée pour résoudre mon problème. Vous vous souvenez ? Mes héros devaient se rendre à l’identité judiciaire. Je ne visualisais pas les lieux, donc je ne parvenais pas à les mettre en scène. J’ai donc dessiné un plan du service sur une feuille blanche. Le chapitre a été beaucoup plus facile à écrire ensuite.

Libérez-vous l’esprit

Vous avez essayé les trois astuces précédentes et rien ne marche ? N’insistez pas. Vous allez vous fatiguer inutilement, et vous finirez par détester votre ouvrage. Donnez-vous du temps avant d’y revenir.

Dans l’intervalle, changez-vous les idées. Travaillez sur un autre projet professionnel, allez vous balader, faites de la couture, cuisinez, offrez-vous une bonne sieste, profitez de vos proches, etc. Trouvez une activité qui vous aide à déconnecter. Puis, reprenez votre texte à tête reposée, l’esprit clair et l’imagination regonflée à bloc.

S’organiser pour combattre le syndrome de la page blanche

Vous savez comment vaincre le syndrome de la page blanche s’il vous prend par surprise. Maintenant, voyons comment lui couper l’herbe sous le pied.

Éliminez les distractions

L’angoisse de la page blanche peut être causée par des facteurs externes. Identifiez-les et supprimez-les. Mettez votre téléphone en silencieux ; installez-vous dans un lieu calme ; investissez dans un casque antibruit ; reportez vos tâches ménagères.

Essayez aussi de laisser vos soucis de côté. Évitez de consulter vos mails ou votre mobile avant d’écrire. Les messages reçus pourraient vous perturber durablement. Or, votre esprit doit être libre pour se concentrer sur la rédaction. Vous pouvez également vous créer une routine.

Instaurez une routine de travail

Les routines ont du bon. Elles créent des repères dans la journée, elles nous conditionnent. C’est un phénomène bien connu des parents : en instaurant un rituel pour le coucher, on prépare les enfants à se mettre au lit sereinement. Cela évite les cris, les pleurs, et l’énervement.

C’est pareil pour vous. Imaginez une routine pour vous préparer à écrire. Lisez quelques extraits d’un livre ; écoutez les infos à la radio ; faites-vous couler un thé ou un café.

Pour lutter efficacement contre le syndrome de la page blanche, votre routine doit être répétée quotidiennement. Elle doit s’ancrer dans vos habitudes ; vous aider à filtrer vos préoccupations et vous mettre dans de bonnes dispositions.

Fixez-vous des objectifs quotidiens

J’ai beaucoup hésité à vous proposer cette astuce. Certaines personnes seront stimulées par la contrainte. D’autres, complètement bloquées. Ce n’est vraiment pas le but !

Vous appréciez les défis ? Fixez-vous des objectifs ambitieux. Par exemple, rédiger 1 000 mots par jour. Ajustez ce volume en fonction de vous, et essayez de le respecter.

Vous n’aimez pas avoir ce type de quota ? Donnez-vous des objectifs qualitatifs, par exemple créer un personnage de roman, finir un dialogue, élaborer la description d’un lieu, etc. Ils peuvent varier d’un jour à l’autre, selon votre état d’esprit. Quand votre but est atteint, sentez-vous libre de passer à autre chose. Le plus important est d’écrire régulièrement.

Dopez votre créativité

Si vous avez l’esprit envahi par la sphère personnelle, votre créativité peut en pâtir. Pour minimiser ce phénomène, entretenez-la régulièrement. Lisez des ouvrages variés, vous trouverez des idées dans les chroniques ; écoutez de la musique ; assistez à des expositions ; partez en vacances ; inscrivez-vous à des ateliers d’écriture. Ces découvertes et expériences vont nourrir votre imaginaire. Et donc vos propres textes.

Félicitez-vous pour le chemin parcouru

Mon dernier conseil est aussi le plus important : pratiquez l’autogratification. Nous sommes des êtres sociaux, nous avons tous besoin d’estime. Or, écrire un livre est un travail solitaire de longue haleine. Aucun manager, aucun collègue ne viendra vous féliciter pour vos progrès. Vous êtes le seul à pouvoir le faire, alors faites-le !

Parlez de vos avancées à votre entourage. Et offrez-vous une gratification quand vous franchissez une étape clé :

  • Votre roman compte 100 pages ? Accordez-vous une journée de repos.
  • Le premier jet est terminé ? Dégustez un bon dîner pour fêter ça.
  • Vous avez fini votre manuscrit ? Offrez-vous un massage bien mérité.

Ces récompenses boosteront votre confiance en vous et votre motivation.

En résumé

Maintenant, vous savez comment surmonter le syndrome de la page blanche :

  • obligez-vous à écrire ;
  • sautez des chapitres ;
  • faites un plan ;
  • libérez-vous l’esprit ;
  • éliminez les distractions ;
  • instaurez une routine de travail ;
  • fixez-vous des objectifs quotidiens ;
  • dopez votre créativité ;
  • félicitez-vous pour le chemin parcouru.

Dans des cas extrêmes, ces méthodes pourraient s’avérer insuffisantes. À ce moment-là, n’hésitez pas à demander l’aide d’un professionnel. Au cours d’un coaching littéraire, par exemple.

Avez-vous déjà testé ces techniques pour vaincre l’angoisse de la page blanche ? En avez-vous d’autres à suggérer ?

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