Comment surmonter le syndrome du milieu en écriture ?
Vous avez rédigé une bonne moitié de votre roman et vous coincez ? Vous n’avez plus d’entrain, le projet vous ennuie ou vous doutez de son intérêt ? Pas de panique ! Vous souffrez certainement du syndrome du milieu, un blocage d’écriture courant et réversible. Lisez cet article pour découvrir comment le surmonter et finir votre livre sereinement.
Qu’est-ce que le syndrome du milieu en écriture ?
Le syndrome du milieu est un blocage qui survient au milieu de la rédaction d’un manuscrit.
Il peut se manifester de plusieurs manières :
- manque de motivation ;
- procrastination ;
- perte d’intérêt pour le projet en cours ;
- tentation de bâcler (voire supprimer) des scènes pour « en finir » plus rapidement ;
- perte de confiance en soi ;
- etc.
Le syndrome du milieu guette tous les écrivains, et conduit nombre d’entre eux à abandonner le roman en préparation pour en démarrer un nouveau. De nombreux manuscrits inachevés atterrissent ainsi dans les tiroirs de leurs auteurs. Et c’est bien dommage !
Quelles sont les causes de ce blocage d’écriture ?
Le syndrome du milieu vient de deux facteurs à la fois indépendants et compatibles.
L’effacement de la nouveauté
L’écriture d’un roman s’apparente à un marathon. Vous l’attaquez avec passion, porté par l’enthousiasme du début. Puis, votre élan s’essouffle, vous ralentissez le pas. Vous regardez alors le chemin qu’il reste à faire, et vous constatez que la ligne d’arrivée est encore loin.
Le syndrome du milieu survient dans cet entre-deux. Quand l’attrait de la nouveauté a disparu, et avant de ressentir l’excitation de la fin de parcours.
Des idées de récits inédites peuvent émerger dans ce moment de flottement. Elles font renaître votre enthousiasme, donc vous êtes tenté de les travailler. Au risque de condamner votre projet en cours à l’oubli.
La structure narrative du roman
Le syndrome du milieu (sagging-middle syndrome en anglais) peut aussi résulter d’une structure narrative un peu faible.
Concrètement, les romanciers se focalisent souvent sur le début et la fin de l’ouvrage, au détriment du reste. Le centre du récit devient alors une phase plate, peu motivante à travailler… et le découragement s’installe.
Comment dépasser le syndrome du milieu ?
Rencontrer un blocage d’écriture ne signifie pas que vous êtes un mauvais auteur. Ou que votre idée ne vaut rien. Il s’agit simplement d’un passage à vide. Voici quelques pistes à tester pour en sortir.
Mesurez le travail accompli
Appliquez les principes de la pensée positive et regardez le verre à moitié plein. Vous souffrez du syndrome du milieu ? Cela signifie que vous avez déjà écrit la moitié de votre roman. Ce n’est pas rien !
Cessez de vous concentrer sur le travail restant à accomplir. Faites plutôt le point sur le chemin parcouru. Cela devrait vous redonner l’envie d’aller au bout de votre livre.
Retravaillez votre plan
Le milieu de votre roman vous semble trop plat ? Peu motivant à écrire ? De la même manière, il risque d’être peu intéressant à lire. Mieux vaut donc renforcer l’intrigue pour conserver l’attention des lecteurs.
Pour cela, vous avez plusieurs solutions :
- ajouter des rebondissements, comme une nouvelle étape dans la quête du héros, le début d’une romance ou un événement tragique (trahison, mort d’un personnage, etc.) ;
- raccourcir ou supprimer les passages trop fades ou les protagonistes inutiles ;
- changer de point de vue narratif pour dynamiser le récit ;
- donner des indices concernant l’intrigue principale (révéler le véritable antagoniste par exemple), pour donner envie au lecteur de poursuivre la lecture.
Lisez pour retrouver l’inspiration
Lire est un excellent moyen de vaincre les blocages d’écriture. Vous butez toujours sur votre narration ? Allez chercher les ingrédients dont vous avez besoin chez d’autres romanciers.
Pour cela, choisissez des ouvrages variés, en privilégiant le genre dans lequel vous rédigez. Ensuite :
- examinez comment l’auteur entretient le suspense ;
- relevez les détails qui font la richesse du récit, observez comment ils sont amenés ;
- analysez les personnages et ce qui les rend attachants.
Pour finir, listez les éléments qui vous déplaisent, afin de les supprimer de votre propre livre.
Nourrissez-vous des autres
Élargissez votre horizon en vous intéressant au travail d’autres créatifs (chanteurs, plasticiens, photographes, etc.). Pour cela, assistez à des concerts ou des représentations théâtrales, allez voir des expositions, etc. Renseignez-vous sur le parcours des artistes ; nourrissez-vous de leur ténacité et de leur énergie créative pour trouver un second souffle.
Vous doutez encore d’être à la hauteur ? Gardez en tête que « 100 % des gagnants ont tenté leur chance », comme le clamait très justement le Loto — qui a dit que les publicités ont toujours tort ? 😉
Faites une (courte) pause
Malgré tous vos efforts, le blocage persiste ? Mettez l’écriture sur pause et concentrez-vous sur d’autres tâches pour reprendre votre souffle sans stopper votre projet.
Nourrissez vos réseaux sociaux ; contactez des bêta-lecteurs potentiels ; trouvez votre nom de plume. Et commencez à chercher un éditeur : listez les maisons d’édition qui vous intéressent, puis renseignez-vous sur leurs exigences et périodes de soumission éventuelles.
Prenez aussi le temps de vous aérer l’esprit. Et ressourcez-vous en pratiquant vos activités préférées.
En résumé
Maintenant, vous savez comment surmonter le syndrome du milieu :
- mesurez le chemin parcouru ;
- retravaillez votre plan ;
- lisez (beaucoup) ;
- nourrissez-vous de l’énergie d’autres artistes ;
- faites une courte pause si nécessaire.
Pour compléter ces pistes, inspirez-vous aussi des méthodes permettant de vaincre le syndrome de la page blanche. Avez-vous déjà connu cette situation ? Quelles sont vos astuces antiblocage ?