
Utopie, dystopie, contre-utopie : leurs secrets révélés
Utopie, dystopie et contre-utopie appartiennent au même genre littéraire. Leurs auteurs analysent les structures politiques et sociales de leur temps en créant des mondes fictifs. Ces récits vous intriguent ? Vous souhaitez en découvrir les spécificités pour mieux les comprendre ? Vous rêvez d’en écrire un ? Alors, suivez le guide ! Dans cet article, les concepts seront examinés en détail, et leurs secrets révélés.
Qu’est-ce qu’une utopie ?
L’utopie est un genre littéraire ayant pour cadre des sociétés imaginaires idéales, exemptes de maux. Le régime politique est fort. Il n’existe ni injustices ni conflits. Etc.
L’anglais Thomas More crée la notion d’utopie en 1516, en réaction aux ravages sociaux engendrés par la mutation de l’agriculture. Il invente alors une communauté exemplaire vivant sur une île fictive nommée Utopia. Son économie repose sur un mode de fonctionnement collectif et l’absence d’échanges marchands ; ses habitants sont pacifiques et respectueux des libertés. À travers ce récit, baptisé L’Utopie, Thomas More réalise une satire de l’Angleterre du XVIe siècle.
Tous les utopistes partagent cette visée critique. Ils dénoncent les dérives de leur temps, tout en proposant des solutions pour y remédier.
La contre-utopie, entre utopie et dystopie
Les modèles utopiques sont basés sur le communautarisme et les lois de la raison. Ils fonctionnent si leurs membres sacrifient leurs désirs personnels au nom du collectif. Or, l’Homme est soumis aux passions. Ces sociétés parfaites seraient donc contraires à la nature humaine, et ainsi vouées à l’échec.
C’est la définition même d’une contre-utopie : une nation fondée sur des valeurs utopiques, qui périclite faute de combler les appétits humains.
Dans La race à venir, Edward Bulwer-Lytton décrit une communauté souterraine ayant adopté une attitude raisonnable en tout. Cette société apparemment idéale se révèle insuffisante : ses membres s’ennuient faute de passions à satisfaire, la création artistique elle-même s’en trouve asséchée.
Dans Candide ou l’Optimisme de Voltaire, l’utopie se situe dans l’Eldorado. Dans ce pays d’abondance, l’argent ne vaut rien et les lois sont acceptées par tous. Le héros le découvre au cours de ses péripéties. Il y est heureux pendant un moment, mais finit par le quitter. En effet, il ne partage pas l’idéal de ses habitants, et craint que ce bonheur imposé ne vire au cauchemar.
Qu’est-ce que la dystopie en littérature ?
Les dystopies sont des romans d’anticipation ayant pour cadre des communautés fictionnelles. Elles dépeignent les pires sociétés qui soient, des mondes terrifiants dont les membres ne peuvent pas atteindre le bonheur. Et mettent en scène des personnages réfractaires qui luttent contre le système.
En imaginant un avenir sombre, les dystopies cherchent à mettre en garde contre les perversions de leur époque. Elles appellent aussi à un respect de la nature humaine. Elles s’opposent donc aux utopies, qui prônent un monde dépourvu de passions.
Les différents types de sociétés dystopiques
Hégémonie du progrès et du capitalisme
Dans certains romans dystopiques, la civilisation est dominée par les innovations technologiques et scientifiques. Et rendue invivable par les aspects néfastes de ces progrès : course au profit, utilitarisme, catastrophes écologiques, pandémies, disparition des arts, etc.
Par exemple, dans Paris au XXe siècle, Jules Verne décrit un monde futuriste dirigé par les affaires et les progrès techniques. Seuls comptent le profit et le confort matériel ; les arts et l’information sont exclus.
Triomphe du totalitarisme
Certaines dystopies mettent en scène un régime dictatorial, fondé sur le devoir de transparence, l’uniformité, la disparition des libertés fondamentales, l’absence de libre arbitre, la censure, etc.
Voici quelques exemples de dystopies de ce genre :
- Dans Le meilleur des mondes, Aldous Huxley décrit une société eugéniste divisée en castes. Ses membres sont conçus artificiellement et conditionnés pour garantir la continuité du système.
- Dans 1984, George Orwell invente un monde scindé en trois blocs. Ces puissances, dirigées par des régimes totalitaires, se font la guerre pour obtenir le contrôle d’un territoire indépendant.
Crainte des machines
D’autres dystopies inversent le rapport existant entre l’Homme et les robots.
Dans certaines œuvres, les humains se battent contre les machines pour les empêcher de prendre le pouvoir. C’est notamment le cas dans l’ouvrage Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? de Philip K. Dick. Ou dans les films à succès Blade Runner (Ridley Scott, 1982) et Terminator (James Cameron, 1984).
L’Homme peut aussi :
- lutter contre un monde virtuel contrôlé par une intelligence artificielle (Matrix, les frères Wachowski, 1999) ;
- se robotiser (RoboCop, Paul Verhoeven, 1987) ;
- acquérir l’immortalité en téléchargeant son esprit, comme dans le roman The Uploaded de Ferrett Steinmetz.
Conclusion sur les notions d’utopie, dystopie et contre-utopie
Utopie, dystopie et contre-utopie relèvent du même genre littéraire. Mais si les philosophies se ressemblent, les finalités diffèrent. L’utopie propose des solutions aux dérives de la société ; la contre-utopie montre l’inanité de ces projets ; la dystopie met en garde contre les détraquements de son époque.
Maintenant, vous avez tous les éléments pour vous lancer dans cette littérature. Que pensez-vous écrire ? N’hésitez pas à partager votre expérience en commentaire.
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